mercredi 5 décembre 2012

La convenance de la bête [Leith]




        La fatigue semblait n’avoir plus de limites, elle s’étendait à l’infini. Avachi sur les toilettes, le couvercle abattu, il attendait que ça passe. Il se reposait parce qu’il n’en pouvait plus. Le bilan de cette année ? N’importe quel bilan ? Il s’en contre-fichait.  La préparation du budget de l’année prochaine ? « Débrouillez-vous ! ». Son bureau,  les dossiers bleus, son fond d’écran, drôle soi-disant, son fauteuil qui couinait, il avait envie de tout balancer d’un geste las et d’installer à la place un canapé confortable ; de ceux que l’on trouvait chez les psychanalystes. Il rêvait de s’y vautrer et de ne rien faire : juste regarder le jour s’enfuir dans les mouvements de lumière au plafond. Au lieu de ça, il était aux toilettes, où ça puait juste ce qu’il faut pour une société convenablement entretenue. Au-dessus de lui se tenait un néon ; à sa droite, le dévidoir blanc à papier et la petite poubelle blanche et devant lui, la porte bleue, de la couleur des dossiers sur son bureau. Il vérifia que le verrou était bien tiré. Il n’avait nulle envie qu’un de ses collègues ne le trouve dans cette position de méditation solitaire qui serait forcément prise pour une crise de fainéantise scatologique. Ses collègues... Ils étaient si normaux... Et lui-même, n’était-il pas tout ce qu’il y a de plus normal et convenu ? Poli, affable, hypocrite juste ce qu’il faut, gentil, respectueux etc. etc. : rien ne débordait, ni en lui, ni chez les autres, rien sur quoi l’on pouvait trébucher. Et Pierre, la quarantaine apparemment tranquille, n’était pas arrivé là par hasard ou par paresse : cette situation lui avait convenu pendant toutes ces années et semblait s’accorder parfaitement à sa nature. 
         Mais voilà, depuis l’annonce de la catastrophe imminente et tout le chambardement que cela avait créé dans les perspectives d’avenir, il se retrouvait souvent aux toilettes. Son rythme de travail avait ralenti, les dossiers s’empilaient et la mer semblait envahir petit à petit son bureau. Il ne faisait plus grand-chose, parfois même rien, pendant des heures. Cependant, il ne s’était jamais senti aussi fatigué de sa vie. Et puis, il ne comprenait pas que ses collègues soient restés  les mêmes. Comment était-ce possible qu’ils ne soient pas tous là, dans les toilettes ou à faire la queue devant ? Comment était-ce possible qu’ils soient toujours si polis, affables et hypocrites alors qu’ils allaient peut-être mourir ou disparaître très bientôt ? Demain peut-être... Lui, Pierre, éprouvait une difficulté croissante à participer à cette vie codifiée du bureau. Il se sentait parfois agressif, il pensait de plus en plus souvent que trop de sacrés bons  coups de pieds  se perdaient et ça lui faisait peur. Ces accès d’agressivité difficile à contrôler lui rappelaient d’étranges souvenirs enfouis et mystérieux.  
La sirène l’arracha à sa torpeur et le fit bondir. Ses fesses glissèrent sur l’abattant des WC et Pierre se retrouva sur le carrelage froid, coincé entre le mur et les toilettes, le coccyx sensiblement endommagé. D’abord geignarde, la sirène hululait désormais comme une folle et lui vrillait le crâne. C’était le signal, c’était LE SIGNAL bon sang ! Ça arrivait, maintenant ! Le gouvernement était resté laconique sur la nature du danger, la forme qu’il prendrait ou sur les raisons qui faisaient que les autorités étaient persuadées que ça allait avoir lieu. Mais un message péremptoire était passé en boucle depuis des mois dans les médias : quand la sirène retentirait, il faudrait cesser toutes activités séance tenante et fuir selon le plan appris à l’avance.  La peur envahit Pierre. Complètement réveillé et sans sentir une once de fatigue, il s’extirpa de son coin aussi rapidement que possible et se jeta sur le verrou de la porte.  
Il ne parvint pas à l’actionner. D’abord interloqué puis pris de fureur, il réessaya, une fois, deux fois, plusieurs fois. En vain. Il s’acharna convulsivement sur la clenche, tambourina sur la porte, cria à l’adresse de ses collègues qui foulaient de leurs pas le couloir en direction de la sortie mais la sirène couvrait totalement cette scène d’hystérie paniquée. En nage, Pierre se rassit sur les toilettes et entreprit de défoncer la porte à grand coups de pieds désespérés. Mais cette satanée porte bleue ne lâchait rien, c’était du costaud, du fait exprès pour que lui, comptable de son état, et les autres, ses collègues, imbéciles de leur état, puissent faire leur commission tranquillement sans être entendus de l’autre côté. Une porte digne du coffre-fort d’une banque faite pour garder secret les choses inconvenantes qu’on pouvait faire au petit coin. Et lui, Pierre, le jour J, celui préparé depuis des mois, le jour annoncé de la catastrophe, se retrouvait tout bonnement coincé dans les toilettes avec personne pour l’en sortir puisqu’à la minute actuelle, ses collègues devaient tous filer vers leurs abris. Les autres occupants du bâtiment était sûrement partis aussi.  La sirène lui cassait toujours les oreilles et semblait vouloir réduire son cerveau en purée mais il était seul à l’entendre désormais.
- La ferme ! C’est bon ! Je t’ai entendue pouffiasse !
La sirène se tut et soudain, ce fut un silence total, abrutissant, qui laissa Pierre étourdi pendant quelques minutes. Il regarda bêtement sa montre : 15h15. Et alors ? Cela ne signifiait plus grand-chose car l’immeuble était désert, le quartier se vidait peu à peu, au rythme des instructions de l’armée qui avait probablement déployé le plan d’évacuation, la ville devenait fantôme. Bientôt, il n’y aurait plus personnes à des kilomètres à la ronde, plus personne du tout sur la surface de la terre, sauf bien sûr les plus démunis, les malchanceux, les marginaux qui avaient refusé de participer au plan « Tous aux abris » et les abrutis, comme lui, coincés dans les toilettes. Etait-il le seul gars au monde à s’être retrouvé coincé dans les toilettes ? Statistiquement, il devait y en avoir forcément d’autres. Ça changeait quoi à son problème ? Rien. Si ce n’est que dans le lot des hurluberlus enfermés dans les toilettes, lui était tombé sur les toilettes dernier cri, isolation optimum, résistance maximale... Résisteraient-elles à l’attaque imminente ? Selon les autorités qui préparaient ce jour depuis des années, non. Seuls les abris mis en place par l’armée et parés des moyens de défense ad hoc pouvaient résister. Si le pouvoir avait été très vague sur la nature de ce qu’il fallait craindre, sans cacher cependant que l’humanité était en jeu, de nombreux bruits avaient circulé. Le moins douteux de ces bruits, celui qui semblait le plus sérieux d’après les multiples sources dont il émanait, était étrange et assez imprécis. Il prétendait que l’information provenait d’une image captée par la NASA dans l’espace et qui montrait des bribes du futur.  Parmi ces vues parcellaires, deux scènes de mauvaise augure avaient filtré la barrière du secret pour alimenter la rumeur. La première montrait  une terre vidée de ses êtres humains : des cerfs paissaient tranquillement sur les pelouses du château de Versailles. La deuxième révélait une scène beaucoup plus violente dans laquelle on voyait quelques hommes et femmes en train de fuir, terrorisés, dans les rues d’une ville en proie aux flammes. Les scientifiques avaient étudié ces images avec la plus grande  minutie et en avaient tiré des conclusions irréfutables : la deuxième scène se déroulait en Indonésie et l’étude de la trajectoire d’une petite comète présente dans le ciel allait permettre de prédire, quelques heures avant, la survenue de cette étrange catastrophe.  Pierre s’était souvent demandé si les autorités en savaient un peu plus ou si tout cela n’était qu’un tissu d’aberrations. Une chose cependant était certaine : les abris avaient été munis de parois qui empêchaient la détection de présence vivante derrière et cette porte de toilette n’en avait pas. Donc, il serait forcément repéré et extirpé de sa cage. Par qui, par quoi et pourquoi ? Il n’en avait aucune idée.
Pierre pensa avec accablement à son abri, qu’il avait aménagé avec le soin habituel qu’il portait à toute chose. C’était une ville souterraine qui avait été construite et la majorité des gens s’étaient vus attribuer un petit carré d’espace au sein d’une sorte d’immense dortoir, lui-même entouré d’autres immenses dortoirs. Quelques privilégiés, les huiles bien sûr, les fortunés, avaient pu bénéficier d’abris plus individuels, qu’ils partageraient avec leurs proches. Pierre n’était pas une huile, juste un petit comptable qui faisait bien son travail, et, bien sûr, il n’en tirait pas des fortunes. On lui avait donc attribué un petit espace privé, fiché dans un immense espace collectif, juste isolé au moyen de paravents qu’il s’était fabriqués lui-même. Le W 51302 B : voilà son espace. Pierre tâta sa poche arrière de pantalon et sentit la carte où figuraient son nom et le code d’identification de son espace. Il gémit et voulut se saisir de la carte pour la briser en deux. Il réussit à retenir son geste. L’espoir, il y avait toujours ce satané espoir. Et l’incrédulité : qui aurait pu prévoir qu’il resterait coincé dans des toilettes au lieu de se rendre, en suivant le chemin maintes fois effectué, au W 51302 B où il retrouverait Suzanne, sa voisine d’espace, pour échanger quelques paroles de réconfort ?  
Penser à Suzanne lui fit mal. Il eut envie et besoin de la voir, là, tout de suite, immédiatement, et la certitude qu’il ne la reverrait jamais le remplit de tristesse et d’effroi. Il n’avait jamais eu de véritable ami, ni homme, ni femme, sans que ça lui pèse outre mesure. Sa solitude lui semblait logique et nécessaire. Cependant, il semblait s’être laissé passablement aller depuis l’annonce de la venue de la catastrophe. Et tout comme il avait changé à son travail, se détachant de ce qui avait été jusque là son centre d’intérêt, il s’était laissé approcher par Suzanne, rencontrée à l’abri W 51, jusqu’à s’ouvrir à son amitié. Ça l’avait d’ailleurs plutôt rendu heureux et Pierre s’était demandé pourquoi il s’était si longtemps méfié de ce genre de relations. Il avait tout bonnement oublié qu’on le lui avait déconseillé.
Sortir d’ici, retrouver son espace et Suzanne, il devait y parvenir ! Pris d’un élan, Pierre recommença à cogner la porte avec ses poings, ses pieds, à coup d’épaule. Il s’arrêta juste à temps avant de se fendre le crâne dessus ; elle était plus solide qu’un roc. Il tenta de se calmer comme lui seul avait appris à le faire et y parvint. Il se concentra alors sur les éventuels bruits autour : il n’y en avait pas. Tout n’était que silence. Sa voiture, probablement restée seule garée devant l’immeuble pourrait attirer l’attention de soldats faisant un tour de contrôle à la recherche de personnes pas encore rendues aux abris. Ça c’était un espoir concret. Voyant sa voiture, ils rentreraient dans le bâtiment à sa recherche et parviendraient à défoncer la porte sans le réduire, lui, en bouilli derrière. C’était tout à fait possible. Au lieu de se fracasser inutilement le squelette contre cette paroi, le plus judicieux et le plus convenable était d’attendre les secours.  
Pierre s’assit et attendit. Sa patience pouvait être très grande, ses capacités au calme et à la détente, immenses. Il avait appris tout cela bien des années auparavant et il pouvait se mesurer à n’importe quel bouddha ou autre professionnel de la méditation. Il laissa sa pensée vagabonder vers des choses concrètes, ordonnées et naturellement, il se retrouva dans son refuge imaginaire, sorte de petit cottage propret, bien clos de haies infranchissables et parfaitement taillées, où chaque chose était à sa place. Pierre en fit le tour, caressa ses meubles exempts de toute poussière, s’amusa à déplacer un objet pour le plaisir de le remettre exactement comme il était puis s’assit dans son fauteuil et regarda son jardinet où poussaient d’élégantes tulipes rouges. Lorsqu’il jugea qu’il avait suffisamment attendu, Pierre revint vers sa prison : le cabinet de toilettes. Il regarda sa montre : il était 20h18. Il eut un choc. Persuadé qu’il allait à tout moment être sorti de sa rêverie par le pas des soldats dans le couloir, Pierre s’était laissé aller sans repère. Or, personne n’était passé, il l’aurait forcément entendu, et maintenant, il en était persuadé, c’était trop tard. Sa voiture n’avait pas été repérée et, à l’heure qu’il était, il n’y avait plus un chat dehors.  
Une révolte froide l’envahit. C’était trop bête, trop injuste ! Il n’allait pas en rester là, à attendre d’être tué par il ne savait quoi. Pierre n’était pas de nature résignée. L’abattement n’était jamais un sentiment qui persistait chez lui. Il avait confiance en ses capacités propres. Et surtout, il n’avait pas l’âme  d’une proie ; il ne serait pas une proie.  Et pourquoi ne le serait-il pas ? La réponse lui vint, comme un flash, limpide : parce qu’il n’était pas seul. Il devait réveiller la bête. Cette pensée l’étonna et le secoua. Il l’avait oubliée. Cela faisait tant d’années qu’il l’avait enterrée au plus profond de lui ! La bête, son hôte non choisi, son envahisseur personnel. Existait-elle encore vraiment ? Avait-elle existé réellement un jour ? Qui était-elle et pourquoi l’avait-il combattue ? Pierre ne le savait plus. Tout un pan de sa vie avait disparu dans les limbes de sa mémoire et en ce jour, une seule chose lui était brusquement revenue : il y avait eu une bête en lui qu’il avait fait taire sans pouvoir la détruire, croyait-il, et aujourd’hui, elle apparaissait comme la seule puissance capable de le sortir de là. Cependant, dans l’optique où elle était encore là, en lui, terrée quelque part, comment la faire revenir ? Pierre l’ignorait complètement. Il fallait à tout prix se rappeler cette période, se souvenir de la bête.
Un frisson le parcouru. Ces souvenirs étaient mauvais, ça, il en était sûr. Et si c’était peine perdue ?  Si elle avait disparu ? Ils avaient tout fait, lui et les autres, pour la chasser, la réduire à néant. Car elle était menaçante, dangereuse. Elle était totalement inappropriée à la vie en société, elle n’était pas normale. Il avait fallu la faire plier, la rendre fréquentable, convenable, l’éduquer à mort, en fait. Avec son concours, ils y étaient parvenus et Pierre avait pu mener une vie normale. Il ne se rappelait plus en quoi elle était si déplacée et inconvenante, la bête. Elle était apparue au moment de sa puberté. Pierre, assis sur les toilettes, la tête dans les mains, se laissait submerger.  La mémoire lui revenait par bribes, guidée par son instinct de survie. Son comportement avait changé et inquiété ses parents ; il avait fait des séjours à l’hôpital, subi des traitements lourds. Il avait été en observation, interrogé pendant des heures ; des cohortes de blouses blanches s’étaient succédées, derrière la vitre blindée qui les protégeait de lui, de la bête en lui. Car elle était forte, très forte et c’est de cette puissance dont Pierre avait besoin aujourd’hui. Il avait été privé de liberté pendant un certain temps, à l’époque ; durant toute sa puberté en fait. Il en était revenu lavé de l’instinct de la bête qui l’avait choisi comme hôte et qui était devenue docile, enfin présentable, plus que convenable pour la société à laquelle il souhaitait appartenir. Mais avaient-ils su, finalement, ce qu’était la bête ? Cette présence en lui avait-elle fini par se plier aux convenances ou avait-elle tout bonnement disparu ? Et n’était-ce pas risqué de la faire revenir ? Pierre balaya cette idée sans hésiter. La situation ne lui laissait pas le choix. La curiosité aussi le poussait à poursuivre la voie du retour de la bête. Il se sentait mûr, comme s’il attendait ce moment depuis l’annonce du fléau et s’y était préparé, durant ses longues méditations aux toilettes. Avec lucidité et excitation, Pierre réalisa qu’il désirait ardemment le retour de la bête.
Aucun de ces actes de l’époque, jugés inquiétants lors de son adolescence et qui avaient révélé l’existence de son double indésirable, ne revenait à sa mémoire mais Pierre se rappelait des sensations : force, puissance, euphorie. C’étaient des sensations plutôt positives. Il se concentra dessus et l’appela.  La réponse de la bête fut fulgurante. Les mains de Pierre se refermèrent brusquement sur la lunette des toilettes et serrèrent si fort qu’elle craqua sous ses fesses en plusieurs endroits. La surprise était totale et elle s’accompagna de joie. Il ne pensait pas que ce serait aussi facile ! Le petit comptable à la quarantaine prétendument tranquille exulta dans un long cri de baryton et éclata de rire. Il se sentait merveilleusement bien. Elle était Pierre mais il n’était plus le comptable ; il était Pierre-la-bête.
- Je t’ai fait attendre trop longtemps. C’est toi qui va mener la danse maintenant ! Je suis à ton service la bête, à toi les manettes !
Elle actionna la clenche d’une main et sortit des toilettes sans un regard vers la porte ouverte. Son image dans le miroir correspondait en tous points à Pierre : employé normal, habillé on ne peut plus banalement, le front très légèrement dégarni et les joues rasées du matin. Elle était pratiquement invisible ; seul le regard était plus brillant qu’à l’accoutumée, plus inquiétant. La bête laissa Pierre tenter de l’adoucir et son image redevint celle du terne comptable dans lequel elle avait sommeillé pendant des années. Tant mieux. Elle devait se protéger, maîtriser ses apparitions.
Tu vas m’aider, Pierrot, maintenant que t’y vois plus clair. Je ne t’en veux pas tu sais, j’attendais mon moment.
Elle rit et d’une pichenette, explosa le miroir, projetant des fragments de Pierre dans toutes les directions. Elle sortit dans la rue déserte et se retourna. Le bâtiment qui abritait le bureau où son hôte avait passé tant d’heures  à naviguer entre des rangés et des colonnes de chiffres était devant elle. La bête souffla et entendit tinter le rire de Pierre : les flammes envahissaient déjà le rez-de-chaussée, pressées de s’attaquer aux étages et aux dossiers bleus.
La bête apprécia sa nouvelle liberté de mouvements. Elle ne se sentait pas haineuse ou amère ; au contraire, elle jubilait. Cependant, elle avait bien l’intention de leur faire payer son hibernation forcée et de s’en amuser.
- Hein, Pierrot ! On va s’en payer une bonne tranche !
La figure de Suzanne et de l’endroit où elle se trouvait s’afficha à sa conscience et la bête laissa échapper un gémissement d’excitation impatiente. Une légère douleur au ventre, comme un coup de pied, l’informa que Pierre n’adhérait pas du tout à ce projet-là.
- Ah nan mon Pierrot, c’est à moi maintenant ! Tout sera fait désormais à ma convenance !
Et la bête se dirigea en ricanant vers l’abri W 51 où l’attendaient Suzanne et ses compatriotes, sagement et ridiculement calfeutrés, prêts à être cueillis. 

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