I
« En 1968,
j'étais pour la sélection »
Pierre Le Buvec,
éditeur
Cher Monsieur Le Buvec,
Vous êtes un éditeur bonhomme et même affable au premier abord, et bien que nous différions à peu près en tout, j'aimais à croire que ce stage se déroulerait sous des cieux augustes. Mais Monsieur Le Buvec, si ce soir on me proposait d'oublier ce premier jour et d'arrêter les frais, je signerais sans hésiter.
Car, il faut le dire, passer quatre heures de sa matinée à corriger les manuscrits d'auteurs mauvais comme des cochons, et arrogants de surcroît, ce n'est pas une vie. Oui, je pense à ce M. Benet, qui se veut littérateur, appelle ses nouvelles « Romans », me serine pour une histoire de police 13 plutôt que 12, se pique d'une langue recherchée, début de siècle, mais creuse, ô creuse. Et puis, il faut bien avouer que ce que j'ai corrigé comme fautes ferait rougir les petits banlieusards que vous critiquez tant, Monsieur Le Buvec : je ne compte plus les accents circonflexes rajoutés sur les i ou la confusion systématique entre un imparfait et un passé simple. Mais ce M. Benet est un Proust à côté de vos journalistes avinés qui, cédant à tous les tics de langage, se rêvent les polémistes de demain en réhabilitant Maurice Papon ou en nous révélant les derniers potins de la CIA.
Alors oui, vous éditez de la
merde. Mais ce n'est rien à côté de vos airs de souverain incapables de manier
une souris d'ordinateur, à vos théories xénophobes pré-mâchées, que vous gardez
toujours sous la main, emballée dans du Cellulophane, prêtes à être ressorties
pour la moindre provocation gratuite.Vous êtes un éditeur bonhomme et même affable au premier abord, et bien que nous différions à peu près en tout, j'aimais à croire que ce stage se déroulerait sous des cieux augustes. Mais Monsieur Le Buvec, si ce soir on me proposait d'oublier ce premier jour et d'arrêter les frais, je signerais sans hésiter.
Car, il faut le dire, passer quatre heures de sa matinée à corriger les manuscrits d'auteurs mauvais comme des cochons, et arrogants de surcroît, ce n'est pas une vie. Oui, je pense à ce M. Benet, qui se veut littérateur, appelle ses nouvelles « Romans », me serine pour une histoire de police 13 plutôt que 12, se pique d'une langue recherchée, début de siècle, mais creuse, ô creuse. Et puis, il faut bien avouer que ce que j'ai corrigé comme fautes ferait rougir les petits banlieusards que vous critiquez tant, Monsieur Le Buvec : je ne compte plus les accents circonflexes rajoutés sur les i ou la confusion systématique entre un imparfait et un passé simple. Mais ce M. Benet est un Proust à côté de vos journalistes avinés qui, cédant à tous les tics de langage, se rêvent les polémistes de demain en réhabilitant Maurice Papon ou en nous révélant les derniers potins de la CIA.
Et vous êtes brouillon ! Chaque heure passée dans vos bureaux semble annoncer ma mort prochaine. La compta' le dispute aux manuscrits refusés datant de 1984, qui eux-même luttent contre des cartons, des cartons, des papiers. Une joyeuse partouze du bordel, en somme. Chaque minute même, je me vois brutalement, sauvagement engloutie, étouffée sous l'effondrement de ces manuscrits en vrac, de ces tours de papiers jaunis, symbole de la fragilité de votre empire brecon.
Dans ces conditions Monsieur Le Buvec, je vous annonce que nos quelques semaines de cohabitation me seront pesantes, mais je compte m'appliquer à ce que vous ne sortiez pas non plus indemne des rouages de votre entreprise pour le moins kafkaïenne.
Bien à vous,
Paulette
II
« Débauche soudaine de digestions
et de vulgarité. Découverte du
communisme joyeux du caca. »
Voyage au bout de la nuit
Cher Monsieur Le Buvec,
« Tu es comme mes auteurs, tu me fais perdre mon
temps »
Cette
phrase, venue trop tôt dans votre bouche trop ingrate, vous aura coûté cher.
Non contente de péter d'un coup sec derrière la nuque votre répondeur
antédiluvien, chair de votre chair ou du moins prolongement salvateur de votre
voix en toutes circonstances, j'ai repeint vos toilettes. Oui, Monsieur Le
Buvec, j'ai souillé vos murs de merde – de merde !- afin que mes déjections
répondent à vos publications excrémentielles dans une grande harmonie célinienne
du caca. Du caca...J'en entends et lis beaucoup depuis que je suis
l'interlocutrice de votre autre auteur, Paul Marsouin, ancien maire brecon
UMPiste, qui traîne derrière lui plus de casseroles que la cuisine du Fouquet's
(construit-on une statue de Jean-Paul II sur les deniers publics impunément ?) et
qui s'est reconverti avec bonheur dans la rédaction d'un roman historique sur
les mœurs sexuelles des héritiers de Gengis Khan. Caca aussi, les livres dans
les enveloppes destinés au service de presse, de Michel Filde à Eric Naunneau.
Heureusement, je veille au grain, et quelle ne sera pas la surprise de ces fers
de lance du PAF en voyant le bel étron accompagnant dans l'enveloppe Kraft le
torche-cul dont vous leur faites cadeau.
Bien à vous,
Paulette
III
"Quand j'étais
à ScPo, un ami a envoyé à son père une fiole de sperme avec écrit Maintenant,
nous sommes quittes. J'ai toujours voulu en faire un livre"
Marc Benet, auteur des
éditions Le Buvec
Monsieur Le Buvec,
Pour la
cinquième fois depuis notre association, les minutes matinales dans le parc
Montsouris auront été ma seule consolation avant la catabase redoutée, qui doit
me faire préférer les feuilles de mauvais auteurs aux feuilles de l'automne
précoce.
Aujourd'hui
n'a guère apporté son lot de nouveauté puisque vous avez été bordélique et me
l'avez reproché, tout en continuant à me
faire perdre mon temps pour vos mondanités cybernétiques (mais non, il n'est
pas obligatoire d'imprimer des mails- que dis-je ! Un « courriel »,
comme on dit chez les éditions Le Buvec- avant de les envoyer).
Alors oui,
vous avez bon cœur, vous m'avez invitée dans un restaurant thaïlandais.
Pourri.
Tenu par un
brecon. Nationaliste, bien évidemment (Kenavo ar wech'all !). Vous
m'avez forcée à avaler des nouilles chinoises infectes, de même qu'un dessert
thaïlandais « typique » écœurant au possible, sans voir que j'étais,
Monsieur Le Buvec, à une cuillerée de vous vomir dessus des litres et des
litres de gerbe, des chutes niagaresques de bile souillée, qui auraient maculé
de nouilles chinoises, de crevettes à peine décongelées, de feuilles de menthe
et de sauce aigre-douce votre visage
satisfait. Et je ne parle pas de la bouteille de rosé chinois que vous avez
descendue avec force conviction, en prenant soin de m'obliger à en boire trois
verres pour m'apprendre la vie, sans savoir, peut-être, que n'importe quel
gargote exotique propose de l'alcool local, et que mes boyaux résistent fort
mal à la piquette Made in China. Autant vous dire, Monsieur Le Buvec, que mon
organisme fomente une nouvelle vengeance sensorielle contre vos vexations
répétées.
Vous
m'emmerdez, Monsieur Le Buvec, tout comme vos auteurs, qui visiblement
biberonnent les liquides alcoolisés autant que vous et vos pairs ; cette
faiblesse vous perdra, comme elle a déjà perdu beaucoup de Brecons.
Vous ne le
voyez pas, mais à chaque fois que vous cherchez à me rabaisser , des
« Connard », « Connard »,
« CONNARD » flottent
autour de vous, en nuages, comme autant de Furies prêtes à fondre sur
votre médiocrité breconne.
Je suis,
Monsieur Le Buvec, à deux doigts de vous dire d'aller vous mettre votre rentrée
littéraire au cul,
Meilleurs
sentiments,
Paulette
IV
1° Qu'est-ce que la région breconne? Rien.
2° Qu'a-t-elle été jusqu'à présent dans l’ordre politique ? Rien.
2° Qu'a-t-elle été jusqu'à présent dans l’ordre politique ? Rien.
L'abbé Siéyès interrogé
sur le peuple brecon lors des Etats généraux de 1789
L'hiver viendra les
gars, l'hiver viendra
La jument de Michao, elle s'en repentira
La jument de Michao, elle s'en repentira
Texte mis à l'Index des
œuvres interdites par la République française réunifiée
Le Buvec,
Aujourd'hui,
la dictature breconne est tombée, et la Résistance célèbre comme il se doit la
victoire. Ici, la tête de la Ministre de la Culture, Nolwenn Leroy est plantée
au bout d'une pique aux portes de la capitale. Là, le Chef des Finances,
M.Bolloré, a été mis aux arrêts sur son yacht. Ne restait plus que vous,
Monsieur Le Buvec, vous la Propagande, vous le chantre de la culture breconne –
de ses aviateurs, de ses alcools, de ses chevaux, de ses écrivains, de sa
flore, de ses alcools – vous enfin, l'organe du Pouvoir le plus honni.
Quant à
moi, mon rôle d'infiltrée touche ici à sa fin. Vous auriez dû vous douter, à
mon accent brecon trop épais, à mon catholicisme si mal feint, que nos camps
différaient à peu près en tout. Je me suis vue vous décapsuler la tête, comme
les KroBZH © que vous descendiez à longueur de journée, j'ai rêvé de vous vider
de vos viscères pour vous bourrer non plus de spiritueux, mais des manuscrits
de vos tâcherons. La corde vous aura finalement été une mort plus douce,
Monsieur Le Buvec, même lorsque la brise automnale vous balançait sous les yeux
de l'ire populaire.
Déjà, le
gouvernement gaélique d'Irlande prend acte de la chute du régime totalitaire
brecon et reconnaît la République française et laïque. Plus jamais le triskell
aux branches noires et prédatrices, prêtes à fondre sur les passants craintifs
telles des tentacules, n'ornera nos rues et nos écoles. Nous effacerons jusqu'à
vos noms, qui n'apparaîtront guère plus que dans les manuels d'histoire de nos
bambins pour leur rappeler, Monsieur Le Buvec, que la breconnerie est morte
avec vous en ce ….............2011.
Kenavo ar wech'all
Paulette
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